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ERnestine Odette

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Message par Dezaia Jeu 25 Oct - 14:01

L’année écoulée avait été fortement éprouvante au cottage. La nouvelle maison des Lupin avait été un havre de paix, aussi bien qu’un champ de bataille. Le passage de Skander en tant qu’amnésique avait rendu Odette bien morose et triste durant des mois que cela avait duré. Malgré tout, malgré l’absence de Skander avant son retour de France sans souvenir, elle avait veillé sa belle-fille sans trop savoir quoi faire. Ernestine était une membre de sa famille. Sa fille. Non pas de sang, mais de cœur. Si Odette s’était attendue à un, tel dénouement ? Non pas du tout, elle savait que Skander finirait par la retrouver ou inversement, mais que la jeune fille perdrait sa mère dans ses circonstances si tragiques. Odette avait été sur le pied de guerre quand son Judicaël était venu la chercher pour lui dire que quelque chose de grave s’était passé lors de la mission de Skander et Béatrix. Si elle avait pu sauver Skander et ses blessures, elle n’avait rien pu faire pour la Française. Cette femme, Odette l’avait détestée jusqu’à savoir son secret. Jusqu’à savoir qu’elles étaient toutes deux amoureuses du même homme. Et savoir qu’elles lui avaient toutes deux fait un enfant. Elle avait Sirius. Béatrix avait Ernestine. Béatrix et elles se ressemblaient plus qu’elle ne l’avait voulu. Voilà sans doute pourquoi Odette avait décidé de prendre en charge son cadavre, de le faire beau, de la faire resplendir une dernière fois. Mettant sa fierté de côté durant quelques heures, Odette avait pu parler seule à seule avec un cadavre. Et elle l’avait juré à une âme déjà trop loin pour l’entendre. Envers et contre tous, Ernestine serait comme sa fille et elle en prendrait soin. Parce que tout cela tenait à cœur. Parce que toute cette histoire, cette guerre, tout cela malgré les querelles personnelles, cela rapprochaient et Odette avait été trop imbécile pour le voir avant le décès de Béatrix. Après, il y avait eu le retour de Ciena, son enlèvement durant deux mois avec Emily, la perte de Poudlard, l’achat du cottage, la morsure d’Ernestine, la disparition de Skander, son retour amnésique. Enceinte d’un bébé loup, Odette aurait pu finir morte avant le terme de la grossesse. Et pourtant, Skander avait retrouvé la mémoire, il lui avait redonné un peu d’espoir et il l’avait demandé en mariage dans la foulée. Trop d’émotions chaque mois. Si bien que la blonde avait donné naissance à Sirius lors d’une pleine lune. Alors qu’il n’était pas là pour lui tenir la main. Grossesse et accouchement éprouvant, elle avait perdu connaissance quelques jours avant de voir son fils et son futur mari ensemble. Dans une maison pleine d’enfants, de joie, d’amour. Odette en avait toujours rêvé de cette famille nombreuse. En mémoire de sa mère. Parce qu’en venant au monde, Odette lui avait pris la possibilité d’avoir d’autres enfants.

C’est le visage triste qu’elle se promène de long en large dans le couloir de l’étage. Habité seulement de sa petite tribu. Sirius avait du mal à se rendormir après son allaitement. Il bougeait dans tous les sens dans ses bras, ce petit être de déjà six mois. Ce petit loup qui lui faisait aussi peur qu’un autre loup. Mais c’était son fils, son enfant. Et elle pourrait se battre, devenir louve pour protéger n’importe lequel de ses enfants. Mais Skander le faisait très bien pour elle. Elle n’était que le ciment liant les autres entre eux. Pourtant, elle gardait bons nombre de pensées négatives dans la tête. Car elle n’arrivait pas à se mettre dans la tête qu’elle avait le droit d’être heureuse alors qu’Adrien était mort à cause d’elle. Elle refusait son bonheur, car elle avait privé un homme bon de la vie. Arrivée à la porte de la chambre des jumeaux et de Finlay, elle s’arrête. Ouvrant la porte d’une main fébrile pour regarder les trois petites têtes blondes dormir à poings fermés. Elle referme un sourire fin sur les lèvres. Elle ne pouvait pas regarder Antigone sans penser à Adrien. Et de même, elle ne pouvait pas regarder Ernestine sans penser à Béatrix. Finalement, c’était étrange. En bas, il y avait un meuble avec tant de cadres photo qu’il manquait sans doute une photo de Béatrix et un d’Adrien, mais Odette n’était pas encore capable de le supporter alors qu’elle allait vivre le second anniversaire de la mort d’Adrien dans les prochains jours, le treize octobre. Un mois avant la venue au monde des jumeaux.

Figée devant la porte d’Ernestine. Si Odette était une adulte, une mère. Elle ne pouvait pas flancher devant ses cinq enfants. Surtout pas Ernestine qui faisait encore son deuil. Elle n’avait pas Odette à accabler les autres de sa peine, la gardant pour elle. Si bien qu’elle tendit l’oreille. Si le feu magique crépitait dans la chambre de la jeune fille. Elle n’était pas si silencieuse qu’à l'accoutumée à cette heure-là. Elle pleurait. C’était incontestable. D’un pas léger, mais rapide, Odette traverse le couloir pour déposer son fils moins remuant dans le berceau près de la place vide et froide dans le lit conjugal. Elle enfile le plus rapidement possible un kimono de soie blanche ornée de fleurs offert par son père pour ses vingt-neuf ans en janvier dernier. Odette ne savait pas comment Robb avait pu lui procurer un bien si somptueux et cher avec les temps qui courent. Mais elle s’en séparait rarement quand elle sortait de son lit. Néanmoins, les froissements du tissu semblaient déranger le petit dernier de la famille. Alors, elle ne le portait pas en le berçant la nuit. Alors, elle s’approche de la porte pour écouter une dernière fois. La blonde n’était pas sans savoir que les porteurs de lycanthropie pouvaient entendre mieux qu’elle. Mais elle tentait de se faire discrète. Avancer à pas de loup, sans mauvais jeu de mots. Mais les pleurs semblent ne pas avoir cessés. Combien de fois Odette était déjà entrée dans cette chambre, certes exiguë, mais pleine à craquer de bouquins et de souvenirs pour réconforter la demoiselle durant le mois où elle avait dû survivre à sa morsure. Cette fille, elle refusait de se l’approprier totalement pour ne pas oublier Béatrix, mais c’était la sienne au même titre que Finlay était son enfant et non son filleul. Si bien qu’arrive un moment où la blonde a assez écouté à la porte. Elle enclenche la poignée, entrant le plus discrètement possible pour n’affoler personne à l’étage, ni Lily-Rose qui dormait au rez-de-chaussée. Cherchant des yeux la frêle enfant de dix-neuf ans, depuis cet été. Odette finit par la trouver sous un amoncellement de plaids et de couverture en tout genre dans des tons qu’elle appréciait tout particulièrement. La nouvelle Mrs Lupin ne savait pas comment elle serait avec ses propres enfants quand ils auraient l’âge d’Ernestine, mais elle voulait croire qu’elle serait tout aussi présente qu’aujourd’hui avec sa fille. Elle cherche son petit corps sous les couvertures alors qu’elle se secoue dans ses sanglots. Trouvant enfin une épaule, Odette plonge dans les couvertures pour se serrer contre elle. Une attitude maternelle qu’elle avait dû avoir. Et Odette avait toujours peur de mal faire avec elle. Pourtant silencieusement, elle vient tendrement caresser ses cheveux pour la rassurer. Elle n’était pas seule Ernestine. Ils étaient tous là pour l’aider à surmonter son deuil. Et Merlin savait qu’Odette et Skander étaient les mieux placés pour savoir ce que ça faisait de perdre une mère trop jeune. « Tout va bien Ernestine, je suis là. Ça va aller. » Dit-elle tout bas, tout doucement alors que la jeune femme sanglote toujours. C’était si douloureux de revivre les sentiments que l’on pensait enterrer depuis des années à travers les autres finalement.
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Message par Dezaia Jeu 25 Oct - 14:01

Il était de ces nuits où rien ne semblait aller. Comme un prolongement d'une journée morose passée à boire du thé le regard tourné vers la buée qui se formait sur le verre des fenêtres. Ernestine avait offert il y a quelques jours un cadre à son père, qui contenait une photo longtemps précieuse pour elle : celle d'un Skander et d'une Béatrix terriblement jeunes et terriblement complices. Elle l'avait trouvé dans les affaires de sa mère, y s'était accrochée comme au dernier rempart avant l'oubli et lui en avait fait cadeau pour fêter leur première année en tant que père, que fille. Un geste lourd de sens venant de sa part, qui avait semblé être une bonne idée sur le coup mais qui avait fait ressurgir de nombreux souvenirs qu'elle aurait préféré voir rester enfouis.

Bien sûr, elle n'oubliait pas sa mère. Jamais.

Mais une part d'elle le souhaitait, comme si cela pouvait finalement diminuer la peine inlassable avec laquelle elle vivait. Vivre avec son absence était un combat quotidien car le moindre faux pas pouvait la faire, comme maintenant, retomber dans de mauvaises habitudes. Ernestine essayait de repousser ses souvenirs et son deuil loin dans son esprit en se concentrant sur le présent. Sur les enfants d'Odette qui lui apportaient tous sa dose de bonheur quotidienne totalement naïve et sans arrière pensée : ces êtres là n'avaient aucune idée du combat quotidien qui s'opérait en elle et sans s'en rendre compte, ne comprenaient pas à quel point ils lui étaient devenus nécessaires. Vitaux. Avec eux, elle oubliait les nombreux problèmes qui peuplaient sa vie et son esprit mais parfois, il suffisait d'un geste ou d'un mot pour que tout son passé vienne la frapper en plein visage. Comme un vague qui se retire lentement, doucement, seulement pour revenir marteler le sable. Aujourd'hui, cela avait été un tout. Une accumulation de petites choses qui l'avait poussée à s'isoler très tôt dans sa chambre. La photo qu'elle avait offerte à son père n'avait été que le début, un premier souvenir qui avait ouvert la porte à d'autres.

Elle avait entendu Skander parler français, vu Odette cuisiner le plat favoris de sa mère sans qu'elle ne le sache, aperçu Antigone et Orion jouer au méchant sorcier et au bon sorcier. Elle était tombée sur Finlay s'égosillant d'un "Maman ! Maman !" pour appeler Odette. Et elle avait finit par s'isoler. Un trop plein qui l'avait accablée, poussée à s'emmitoufler dans un de ses nombreux plaid. Car parfois le quotidien de cette nouvelle famille lui rappelait trop l'absence de celui qu'elle avait connu. Une normalité qui faisait contraste avec la réalité de sa situation. Un idéal dans lequel elle ne se retrouvait pas. Le soir, Ernestine n'était sortie de sa chambre que pour manger un bout, assez pour ne pas s'attirer de regard curieux et avait feint la fatigue pour se coucher tôt dans les protestations de ses frères et soeurs qui voulaient qu'elle reste encore un peu. Mais là, seule dans son lit, elle avait été submergée par la tempête d'émotion qui terrassait son être. Colère, contre elle et contre eux, tristesse, déception, fatigue, ce sentiment d'impuissance aussi qui ne la lâchait pas. Et bien vite, le crépitement du feu magique qui d'ordinaire l'apaisait ne parvint plus à cacher ses pleurs qu'elle tentait tant bien que mal de cacher sous ses couvertures, elle l'éternelle frileuse.

Quelqu'un s'arrêta devant sa porte.

Elle entendit le plancher craquer, puis des pas qu'on effectuait avec hâte avant que la poignée ne se tourne et ses sens, poussés à l'extrême par sa transformation, ne lui laissaient aucun doute. Elle reconnu l'odeur d'Odette avant même qu'elle ne se glisse délicatement dans ses draps. Ernestine ne se retourna pas, ni ne s'arrêta de pleurer. Incapable de le faire là, maintenant, alors qu'elle peinait à garder la tête hors de l'eau. La blonde l'avait déjà vu dans cet état là, plusieurs fois même, et la jeune louve ne s'était pas étonnée de la sentir se blottir contre elle et caresser ses cheveux : elle l'avait déjà fait. L'avait déjà aidé. Elle se contente de ne rien dire, de tenter peut-être aussi de caler sa respiration à la sienne ou au rythme de ses doigts qui se glissent dans ses cheveux tendrement. En vain. Inconsolable en l'état. « Tout va bien Ernestine, je suis là. Ça va aller. » D'un côté, elle savait qu'Odette avait raison. Tout s'arrangeait toujours et après chaque nuit venait le jour. Le lendemain, elle aurait oublié ses soucis en voyant les autres vivre et en les imitant. Le lendemain, elle continuerait à vivre. Mais d'un autre côté, elle voulait la repousser et lui dire que non. Non. Non, ça n'ira pas et ça n'ira jamais parce qu'elle avait perdu sa mère et la seule personne qui la connaissait vraiment. Non, ça n'ira pas et ça n'ira jamais parce qu'elle ne peut pas oublier sa mère ou son passé et qu'elle est maudite à devoir vivre avec son deuil pour le restant de ses jours. Que demain, dans une semaine ou dans deux mois Odette reviendra dans sa chambre pour calmer une énième crise de larme, trop plein de peine. Ernestine sanglote, se serre contre Odette et inspire longuement dans l'idée de se calmer un peu, fébrile et désordonnée. Quand elle soupire, c'est un peu mieux. Mais pas tellement. "Il est tard" Elle arrive à dire ça d'une traite, sans bégayer, sans sangloter même si son dernier mot se perd dans un murmure. "Tu devrais - " Ah, cette fois c'est plus compliqué. Elle se reprend, parce qu'elle s'était mise à sangloter tout à coup. "Tu devrais te reposer." Même si elle apprécie Odette, sa bienveillance, elle ne peut s'empêcher d'avoir le sentiment d'être un poids pour elle. Comme un louveteau blessé qui ralenti la meute. Elle s'agace elle-même, se sent coupable de la garder éveiller alors qu'elle sait à quel point la blonde est fatiguée en ce moment.

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Message par Dezaia Jeu 25 Oct - 14:02

Rien au monde ne saurait faire perdre le nord à une mère. Encore moins quand on semble le devenir du jour au lendemain. C’était une chose étrange que d’être en responsabilité dans sa vie. De devoir grandir brutalement. Odette n’était pas du genre grandie par toutes ses expériences. Au contraire, elle avait pris peur bon nombre de fois avant de revenir vers la vérité. Elle avait changé. Voilà tout, elle ne pourrait pas revenir en arrière. Ni suicide, ni fuite possible. Elle semblait être grande la Mrs Lupin désormais. Forte de cinq personnes sur qui elle avait besoin de veiller. Elle était gauche avec ses mots, tout autant que Skander. L’éducation n’était en rien leur fort à tous les deux. Et pourtant, il était bien plus désarmé qu’elle. En proie à des retrouvailles tardives avec Ernestine. En proie à une nouvelle paternité avec les quatre enfants en bas âge. Alors, Odette faisait comme si. Comme si elle avait toujours connu cet état. Il était plus facile d’être maternelle. Cet état grandit en vous lors d’une grossesse. Et elle avait dû devenir mère, elle avait ses peurs, ses peines Odette. Tout le monde les voyait. Tout le monde se rendait compte qu’elle ne pouvait pas être à la hauteur. Lily-Rose, Ernestine elle-même. Et pourtant, elle tenait bon, cherchant à faire du mieux qu’elle pouvait et plus dans l’intérêt de sa famille que dans le sien. Qu’il lui était difficile de soigner un bobo, ou bien de prendre Antigone dans ses bras. C’était un défi, mais elle se souvenait encore de ce sentiment coupable qui le prenait de tout son être. Ce rejet dont elle avait fait preuve à la naissance de cette seule fille de sang qu’elle avait. Elle avait demandé à ce qu’on l’enlève qu’on la soustrait à sa vue. Et elle s’en voulait. Elle s’en voudrait toute sa vie de ne pas réussir à l’aimer correctement tant qu’elle n’aurait pas fait son deuil.

Et c’était à croire que tout le monde avait besoin de faire son deuil dans cette maison. Lily avait perdu une sœur, Odette, son premier véritable amour, Skander, sa meilleure amie, Ernestine, sa mère… Et elle ne comptait pas les pertes de ses cousins et cousines par alliance. Tout le monde ici était victime de la guerre, mais tout le monde ici tentait de se maintenir l’un l’autre hors de l’eau pour gagner cette guerre. Même Odette, toujours au second plan de par son affectation de médicomage. Merlin qu’elle en avait fait des choses pour l’Ordre. Et Morgane qu’elle en ferait encore, car elle se sentait à sa place. On savait d’elle qu’elle avait été placée longtemps comme une maîtresse de sang pur pour protéger Antigone et Orion. Et elle avait essayé de croire à ce côté des choses, son sang de Moody se plaçant toujours avant les idées qu’on tentait de lui mettre dans la tête. Aujourd’hui, en tant que phénix, elle était complète et pouvait être fière de dire qu’elle n’avait plus rien à cacher, que tout allait dans le meilleur des mondes tant qu’on ne touchait pas à sa famille.

N’avait-elle pas fait des choses ignobles pour protéger sa famille. Menti, tué. Menti sur son lien avec Skander pour l’éloigner de Ciena. Tué son amie de Poudlard Emily pour protéger Orion d’une mort certaine. Si elle faisait ça aujourd’hui, que ferait-elle dans le futur pour protéger l’un de ses cinq enfants ? Elle ferait tout cela et bien pire encore. Parce qu’elle n’avait rien d’autre à perdre que sa vie pour les protéger tous.

Pourtant, Odette avait toujours été terrifiée, de tout temps et en tous lieux, par son agression. Elle vivre dans une famille de loup alors qu’elle en avait peur comme un vampire aurait peur du soleil. Elle prenait sur elle, se sentant bien plus protégée par les Lupin qu’en danger. Sirius avait scellé ce sentiment en venant au monde. Merlin qu’elle avait eu peur de lui. Et qu’elle avait toujours peur, mais on lui répétait encore et toujours. Il ne pourra faire du mal que quand ses pouvoirs auront fait leur apparition. Que quand il prendra sa forme lupinne pour la première fois. Dès lors, il pouvait jouir d’une enfance normale avant de venir le monstre qui terrifiait sa pauvre mère. Et pour ce temps, c’était d’une louve dont elle souhaitait partager la peine. Elle n’aurait des paroles pour Ernestine, en lui disant que malgré tout, on oubliait jamais la présence d’une mère, que jamais on ne pouvait vivre sans, que cela serait douloureux même quand elle le deviendrait elle-même. C’était injuste qu’elle ait passé si peu de temps avec Béatrix alors que d’autres comme Skander avaient eu plus de temps avec elle. C’était injuste qu’elle soit une victime de cette guerre, mais tout le monde ici l’était et ça, Ernestine se savait. Mais en contrepartie, Odette savait trop bien qu’on ne pensait pas, quand on souffrait de la perte d’une femme qui vous a portée avant que le monde ne vous porte. On arrêtait de penser, se focalisant sur la douleur que cela nous procurait. Elle avait tenté tant d’opérations suicides Ernestine depuis la mort de Béatrix qu’il était parfois difficile à Odette de la suivre. Elle n’avait pas de point où se focaliser, là où Odette avait dû venir en aide à son père.

La peine était si semblable, mais la suite si différente, Odette avait connu la paix, Ernestine vivait dans une période de bataille, cela était trop injuste.

Pourtant, elle sent le petit corps de jeune fille qui se sert contre elle, alors que la blonde cale toujours ses doigts dans sa chevelure brune pour la calmer le plus possible. Elle sait Odette qu’elle n’est pas à sa place, mais qu’elle ne peut pas faire semblant d’ignorer une peine qu’elle comprend mieux que personne. Perdre une mère à cet âge, c’est mettre sur la table de la vie, des doutes plus nombreux que des espoirs. Avec qui parlerait-elle ouvertement de son premier amour. D’un mariage, d’une envie d’enfant ? Pas avec sa mère, il n’y aurait que Skander. Dans le pire des cas, il y aurait Odette. Dans le pire des cas, elle serait là, comme elle l’avait promis. Parce que c’était dans l’intérêt d’Ernestine qu’elle serait là. Pas par envie victorieuse de voir qu’elle avait cette place que Béatrix avait toujours désirée. Elle serait là, car Ernestine était sa famille, mais elle ne forcerait jamais l’enfant de son mari à la considérer comme une âme maternelle, elle ne voulait pas prendre la place d’une mère. Elle le vivrait encore très mal aujourd’hui Odette, si Robb venait à se remarier. Elle ne supporterait pas qu’on prenne la place de Clarissa. Elle aurait peur qu’on l’oublie. « Il est tard », dit-elle d’un trait entre deux sanglots. « Tu devrais - tu devrais te reposer. » Elle se reposerait quand elle serait morte Odette. Ici, il y avait tant de batailles à mener. Et la première était sans doute de l’aider, ou d’élever ses enfants. Elle reste ainsi sans parler, toujours ses mains dans les cheveux d’Ernestine, toujours en respirant calmement. Elle savait bien que si Sirius ne s’endormait pas, Skander en prendrait soin. Elle sourit presque Odette, elle se veut bienveillante. Chuchotant toujours, l’ambiance n’avait pas à être aux éclats. Elle savait le caractère changeant par la malédiction. Elle en avait l’habitude avec le père de famille. « J’ai le temps de me reposer. » Dit-elle tout calmement. « Toi tu devrais t’endormir, tu sais bien que fatiguer ou non, Antigone te poursuivra toujours pour essayer une de tes robes. » Ou bien qu’elle la maquille comme maman. Et Odette sait, combien cela doit être dur. Elle ne l’a jamais vécue, mais si elle devait le vivre aujourd’hui, elle serait sans doute dans la même position d’Ernestine aujourd’hui. Seule, désespérée.
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Message par Dezaia Jeu 25 Oct - 14:02

Elle aurait très bien pu rester là, dans les bras d'Odette à pleurer durant des heures. Mais il y avait cette fierté chez elle, ce besoin de faire croire que tout allait bien même si elle avait parfois l'impression de se noyer dans une vie trop pleine pour ses frêles épaules. Clairement, Ernestine n'avait pas la carrure pour supporter les poids qu'on lui avait imposé : danger, morts, enterrements et bouleversements, malédiction, illégalité. Sa vie avait changé du tout au tout en quelques années. D'anonyme elle était passée à enfant cachée, membre particulier de l'Ordre. Tout le monde savait qui elle était. Elle ne connaissait pas tout le monde. Rien n'était plus équilibré dans sa vie.

Sauf ici.

Dans ce cottage, loin de tout. Elle avait parfois l'impression qu'elle vivait une vie des plus normales. Surtout les jours de pluie, quand les enfants étaient obligés de jouer dedans. Quand Skander n'était pas occupé par l'Ordre et que la journée, pour une fois, se passait sans encombrement. Quand Odette et elle partageaient une théière en observant les petits, quand elles riaient de certains sorciers dans des magazines stupides. Ça ne durait jamais longtemps, et ça lui faisait terriblement mal de passer de tout à rien. Ernestine avait besoin plus que tout de stabilité qu'elle ne trouvait que par morceau ici et là. « J’ai le temps de me reposer. Toi tu devrais t’endormir, tu sais bien que fatiguée ou non, Antigone te poursuivra toujours pour essayer une de tes robes. » La main d'Odette dans ses cheveux, ses bras autour d'elle, ça lui fait penser à sa mère. Son coeur se serra. Combien de fois sa mère avait-elle eu les mêmes gestes ? Combien de fois Odette la remplacera-t-elle ? Ernestine se redressa doucement en hoquetant alors qu'elle se battait contre elle-même pour retrouver un semblant de calme. Odette n'était pas sa mère, ne le serait jamais. Beatrix avait laissé derrière elle un vide qu'Ernestine ne pourrait jamais combler : et quelque part, elle ne le voulait même pas. Le faire serait horrible, impensable. Ce serait l'oublier et jamais elle ne s'en sentirait capable.

Elle inspire, désordonnée, sa poitrine qui se soulève brusquement de manière aléatoire alors que du revers de la main elle essuie ses joues humides. Un léger sourire vient étirer ses lèves à la mention d'Antigone, terreur des triplets, leader des enfants, boule d'énergie qu'on ne peut qu'aimer. "Elle est mignonne..." Ernestine soupire, presque plus pour elle que pour Odette alors qu'elle s'assoit sur son lit et passe une main sur son visage. Elle veut dire quelque chose mais un hoquet l'en empêche. "Je suis - désolée" Elle dit ça d'une traite d'abord, avant d'être coupée dans son élan par un soubresaut. De ses yeux océans, y'a des vagues de larmes qui pleuvent. Elle n'arrive pas à s'arrêter et c'est plus fort qu'elle. Pourtant la présence d'Odette, ses gestes, ses mots, tout ça l'aide à ne plus penser à ce qui la tracassait. Une distraction qui fonctionne sans pour autant être totalement effective. Un sanglot lui échappe et elle tape sur sa couette à côté d'elle, énervée contre elle-même. Contre ce corps qui ne lui appartient qu'à moitié, contre ces émotions qu'elle contrôle à peine. "Je peux - je peux pas m'arrêter."

Elle ferme les yeux, se pince l'arrête du nez et tente de se concentrer mais ça ne marche que quelques secondes parce que ses sourcils se froncent et son visage se tord dans un grimace qui laisse entrevoir un nouveau sanglot. "C'est toujours pareil." Elle sait qu'Odette comprendra sans qu'elle n'ait à dire de nom. De toute façon, elle ne s'en sent pas capable que de dire qu'elle pense à elle. Cette mère disparue trop vite, depuis trop longtemps.
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Message par Dezaia Jeu 25 Oct - 14:02

La guerre faisait ses ravages. La guerre avait son lot de désolation et de mort. Et cela était assez dur pour tout le monde. Pour Odette, la mort faisait partie intégrante de sa vie. Elle était celle qui avait tué sa mère de l’intérieur par sa naissance. Elle n’avait pas pu la sauver lors de son assassinat par l’ainée des Greyback. Ni sauver ses amis mit à mort par le dernier fils de cette même famille. Elle avait envoyé Adrien à la mort et elle ne comptait pas la famille Peakes qu’elle avait vouée à l’extinction. Et les membres de l’Ordre... Si la blonde était grande, adulte et mère, elle avait les épaules assez solides pour faire la part des choses. Elle savait que pour une gamine, cela n’était pas facile, elle était passée par là à la mort de Clarissa, Odette. Elle avait souffert comme Ernestine actuellement. Mais contrairement à elle, jamais sa mère n’avait été remplacée par une quelconque marâtre. Jamais Robb n’avait retrouvé l’amour alors qu’Odette pourrait lui souhaiter avec une pointe de jalousie et d’amertume. Et elle imposait des émotions à Ernestine. Des émotions que de son vivant la blonde n’aurait jamais voulu ressentir, car elle était possessive du seul parent qui lui restait. Car elle avait sauvé Robb du chagrin avec bon nombre d’efforts. Et aujourd’hui, elle avait la place la plus étrange de la terre. Jouer à la mère, sans remplacer la vraie mère d’Ernestine. Odette ne pouvait en rien remettre en doute l’amour de Béa pour sa fille, au contraire, il était fort et protecteur, comme le sien pour ses propres enfants. Pourtant, elle était là. Elle était là et ne pouvait rien faire que de compatir.

C’était étrange de se retrouver dans ce rôle de parent.

Pourtant, elle sent que la petite Lupin se redresse et Odette desserre lentement son étreinte autour de la jeune femme. Suivant le même mouvement, gardant le plaid autour de ses épaules. Frileuse comme toujours Odette. Pourtant, elle avait tenté une pointe d’humour en parlant d’Antigone. Elle savait combien Ernestine tenait à ses frères et sœurs. Elle savait qu’il n’y aurait jamais de différences entre elle et ses enfants. Ernestine était seule, puis elle avait trouvé une grande famille à la perte de Béatrix. Dans son malheur, elle avait réussi à trouver des gens qui l’aimaient. Contrairement à elle. Contrairement à tout ce qu’elle pouvait attendre, après avoir essuyé ses larmes, la petite Française sourit faiblement. « Elle est mignonne... » Évidemment qu’elle l’était. Mais le soupir interpelle la blonde alors qu’assise sur le bord du lit, Ernestine la rejoint. Sa bouche s’ouvre, puis se referme, ne laissant passé qu’un hoquet de tristesse et d’autres reliquats de larmes sur ses joues déjà rouges par les pleurs. « Je suis – désolée » Odette pose sa main dans le dos de sa belle-fille le frottant doucement. Elle n’y pouvait rien et elle était bien placée pour le savoir, Odette. Et elle voulait sincèrement l’aider, bien que sachant sa position difficile. L’ennemie de Béatrix, cette femme ajoutée à la famille. Personne n’était sans savoir qu’Odette ne l’aimait pas et inversement dès lors que sa relation avec Skander avait été révélée au grand public. Et elle pleure encore Ernestine, car ça fait mal au cœur. Parce que c’est douloureux de penser que plus jamais ça ne sera pareil. Que votre mère ne sera pas là quand vous aurez besoin d’elle. Et dans le fond Odette espérait qu’elle pourrait être là pour elle. Lui dire ce que Clarissa ne lui avait jamais dit sur les garçons, les problèmes de femmes… Tout ce qu’une mère disait à sa fille qui grandissait… « Je peux - je peux pas m'arrêter », fît-elle en tapant du poing dans la couette qui n’avait dignement rien demandé. Silencieuse, que peut-elle dire, que peut-elle faire ? Rien, presque rien.

Elle est si impuissante Odette, elle ne veut pas être la gentille et celle qui prend malgré elle la place de Béatrix. Elle s’y refuse tout simplement d’être ce personnage qu’on pourrait pensé machiavélique. « C'est toujours pareil. » Continue la jeune brune toujours en pleurs alors qu’elle tentait en vain de se calmer. Cependant, elle n’a qu’une moue désolée Odette. « Et ça sera toujours comme ça Ernie. » Il fallait être réaliste. Elle avait perdu sa mère, pas un chien ou un chat. Cette personne qui l’avait mise au monde. Pas une poupée de chiffon oubliée sur une aire d’autoroute. Psychomage avant d’être maman. C’était ça son problème à Odette. La rationalité quand elle pouvait en faire preuve. Elle se lève pour se mettre accroupie devant cette Ernestine à la tête baissée sous le poids de la peine. Elle avait si mal pour elle, revivant ses propres douleurs face à la mort de sa mère. Elle se souvenait du malaise et des larmes cachées à la vue de son père. « C’est injuste tout ça. Mais c’est le passé et on ne pourra pas le changer Ernestine. Jamais. » Dit-elle la gorge nouée par l’émotion. Combien de fois avait-elle voulu voir revenir Clarissa. Ses longs cheveux blonds ouvrant la porte du chalet dans la banlieue de Londres, disant qu’elle avait acheté de nouvelles aquarelles ou des nouvelles partitions pour la harpe. « Mais ça ne veut pas dire que… Enfin… Que tu vas oublier lavant tout ça. Et pour ne rien cacher, ça sera douloureux. » Parce qu’on ne se remet jamais vraiment d’une perte pareil, c’est ancré en soi et on crève avec. Et un beau jour, on remarque que l’absence est vivable. « Tu penses que tout ça, c’est impossible à surmonter, parce qu’on ne le surmonte jamais vraiment. Mais un jour c’est vivable et on ne se souvient que du bon. Et exclusivement du bon ou des défauts ridicules. » Comme elle se souvenait cette façon qu’avait Clarissa de froncer le nez en la réprimandant. Ou bien cette fois où elle l’avait grondée, car elle était revenue tard et complètement bourrée sans avoir prévenu qui que ce soit. Mais elle sourit un peu Odette en passant une main sur la joue d’Ernestine, chassant une larme ou deux. « C’est ridicule, je me doute, mais si tu veux, on peut descendre prend un chocolat et écouter les vagues si tu veux. »
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Message par Dezaia Jeu 25 Oct - 14:02

Ça l'énerve, la louve, de paraître aussi faible en pleine nuit. Ça n'est plus une enfant, elle ne devrait plus avoir besoin de quelqu'un pour s'en sortir. Elle devrait être plus indépendante. Plus forte. Mais même si la fierté et l'envie étaient là, ses épaules n'étaient pas encore sculptées pour : cela viendrait, avec le temps, mais à dix-neuf ans elle avait encore du chemin à parcourir l'enfant. Alors Ernestine se terre dans un silence qui est sien, habituel, quand d'autres auraient depuis longtemps cessé de vouloir tout contrôler, quand d'autres auraient baissé les bras, leurs gardes, elle continue de se murer et se battre contre elle-même. Elle a besoin d'avoir l'impression de se maîtriser, de pouvoir faire face à ses démons seule car si elle n'y arrive pas, que parviendra-t-elle à faire ? Si elle ne sait même pas se gérer, elle, comment pourrait-elle prendre soin des autres ? Ça l'énerve. Elle s'énerve. Les paroles d'Odette la tirent un peu de ce tourbillon d'haine de soi. « Et ça sera toujours comme ça Ernie. » Elle tourne ses yeux rougis vers ceux d'Odette, doux comme toujours. Ernestine ne comprend pas où elle veut en venir, aurait espéré entendre quelque chose de plus optimiste -naïve- et ce surnom lui rappelle sa mère, fatalement. Car c'était elle qui l'avait utilisé le plus et il avait toujours ce goût d'antan. La brune regarde, interdite, Odette se lever et s'accroupir près d'elle. Ses épaules se soulèvent par moment, dérangées par des hoquets douloureux. « C’est injuste tout ça. Mais c’est le passé et on ne pourra pas le changer Ernestine. Jamais. » Elle remarque dans le silence de sa chambre la voix brisée de la blonde, ça l'inquiète et la surprend, mais elle se contente d'écouter d'abord, incapable de dire quelque chose pour le moment. « Mais ça ne veut pas dire que… Enfin… Que tu vas oublier lavant tout ça. Et pour ne rien cacher, ça sera douloureux. Tu penses que tout ça, c’est impossible à surmonter, parce qu’on ne le surmonte jamais vraiment. Mais un jour c’est vivable et on ne se souvient que du bon. Et exclusivement du bon ou des défauts ridicules. » Elle soupire, secoue la tête avant de détourner son regard du sien pour le perdre dans un coin de sa chambre. Ernestine n'y croit pas. Ce ne sont que des paroles en l'air, dans son esprit. Des mots qu'on dit tellement souvent qu'ils en perdent leur sens : tout ira bien, tout se terminera bien, tout ira mieux, tu verras, tu surmonteras, ça ira bien. Elle n'a pas besoin d'entendre ces lieux communs clichés. Elle ne veut pas. Alors au lieu de se demander comment Odette peut être certaine de ce qu'elle dit, avant de comprendre que peut-être parlait-elle le coeur ouvert, Ernestine se braque. La mâchoire serrée autant par colère que pour essayer de réprimer ses sanglots. Et elle ne bouge pas d'un pouce lorsqu'elle sent la main d'Odette lui caresser délicatement la joue, au contraire, elle se fige sans discrétion. Las des banalités qu'on répète à ceux qui souffrent. Elle les avait déjà entendu ces mots, des dizaines de fois par des dizaines de personnes différentes. Même inconnues. Et ça n'avait jamais rien changé. « C’est ridicule, je me doute, mais si tu veux, on peut descendre prend un chocolat et écouter les vagues si tu veux. » Ernestine hoche la tête silencieusement, car même braquée, elle se dit qu'elle n'a rien à perdre et plus encore qu'elle ne veut pas rester ici. Seule. Inconsolable. Elle a besoin de se changer les idées, car là et la seule solution qu'elle ait trouvé jusqu'à présent : refouler ses peines, ne plus y penser pour avancer. Mais Ernestine ne sait pas qu'un jour au l'autre, elle ne pourra plus les refouler, n'aura plus ni la force, ni la place.

Une fois en bas, elle laisse Odette s'affairer en cuisine et s'assoie en attendant autour de la table, un peignoir rose poudré sur les épaules. Silencieuse, elle réfléchit, se calme petit à petit. Et puis elle prend son courage à deux mains pour lui faire part de ses pensées, chose qu'elle ne fait jamais facilement. "Tu sais..." qu'elle commence presque dans un murmure, avant de racler la gorge et d'inspirer un bon coup. "Ça fait longtemps que j'ai arrêté d'y croire. Que ça irait mieux." Elle dit ça d'un ton triste, désabusé, en regardant ses pieds nus. "J'suis plus une enfant Odette, j'y crois plus aux ' ça ira mieux ', ça sert à rien..." Elle est défaitiste, c'est vrai, mais elle a trop souffert -trop vite- pour croire à un avenir meilleur. "C'est bête, hein. Mais ça marche pas ces lieux communs." elle marque une pause. "Ça marche plus, c'est des conneries qu'on dit aux enfants pour aller mieux..." un brin vulgaire, elle tient parfois de son père mais elle est plus posée que lui et aucun de ses mots ne sont plus haut que les autres. Elle parle doucement, d'abord parce qu'elle ne veut réveiller personne mais aussi parce qu'elle est douce, Ernestine. Parfois plus réfléchie aussi, mais toute aussi complexe à apprivoiser. Odette était parvenue à comprendre le père, alors au fond, Ernestine se doutait qu'elle réussirait un jour à la connaître aussi.
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Message par Dezaia Jeu 25 Oct - 14:05

Les phrases bateaux, Odette se devait de les dire, car se dévoiler sur ce genre de sujet n’était pas le plus facile pour elle. Elle refusait encore parfois de parler de sa mère, comme un être idéalisé dans ses meilleurs souvenirs comme dans les plus mauvais. Elle savait qu’Ernestine en aurait besoin dans le futur, de cette mère absente et peut-être par chance, Odette serait là pour l’aider. La vie de femme, les garçons, le mariage. Tout ça, c’était des sujets qu’on abordait de la mère à la fille. Odette n’était qu’une belle-mère, jamais une vraie mère, mais elle aurait aimé, autant qu’elle aurait détesté, qu’une belle-mère soit à ses côtés pour ses premiers émois et ses plus belles réussites. Qu’elle soit là pour la guider dans les ténèbres de sa chute après son agression. Ernie était dans le noir, dans les ténèbres et Odette ne pouvait pas l’aider, elle devait peut-être juste attendre qu’elle en sorte tout simplement. Mais elle n’arrivait pas à s’y résigner, car elle ne savait pas être simple spectatrice. Elle était actrice, elle avait été spectatrice de son agression jusqu’à sa première grossesse. Depuis, elle voulait jouer son rôle. Et autant il était désagréable ce rôle. Celui d’aider à faire un deuil n’était en rien facile. Elle avait dû faire le sien et aider son père dans le même laps de temps. Autant dire qu’Odette ne l’avait jamais véritablement fait ce deuil de Clarissa Moody, refusant de la voir partir à tout jamais dans les méandres de son esprit. Ses prières c’est à cette mère disparue qu’elle les adressait, elle savait qu’elle était là quelque part. Pourtant, elle voyait bien l’attitude de la jeune fille changer. Elle ressemblait tant à Skander malgré l’éducation de Française qu’elle avait reçue de la part de ses grands-parents maternels des années durant. Odette n’avait que peu connu sa grand-mère Inès Moody. Mais elle avait retenu quelques leçons d’humilité de sa part. Alors, elle s’écarta, proposant un chocolat à la jeune louve. C’était ce qu’il y avait de mieux parfois, c’était ce qui pouvait détendre. Kimono sur les bras, elle trace le chemin. De l’escalier jusqu’au plan de travail, il n’y avait que quelques marches après tout. Mais le silence d’Ernie l’inquiétait plus qu’elle ne la rassurait. Cela n’avait rien de bon de ne rien dire dans ce genre de moment.

Odette, elle l’avait fait tant parler Robb durant son deuil. Et là, Ernie restait silencieuse. Et ça l’inquiétait Odette. Mine de rien, cette jeune fille était son amie, puis sa belle-fille. C’était comme une partie d’elle, c’était un peu son enfant maintenant. Et elle n’arrivait pas à se défaire de ce sentiment de protection à l’égard de ses petites louves et louveteaux. Alors affairée à sortir des tasses, des guimauves, de la chantilly qu’elle montât magiquement, elle entend cette brunette murmurer dans son dos. « Tu sais... » Elle savait plus sur la perte d’une mère qu’elle ne pouvait le croire malheureusement. « Ça fait longtemps que j'ai arrêté d'y croire. Que ça irait mieux. » Et pourtant, il y aurait des jours plus beaux que d’autres. C’était ça le pire de ce genre de deuil si jeune. La vie menait là où elle voulait nous mener, sans qu’on ait plus de repères, c’était à cet âge qu’on faisait le plus de bêtises dans la perte douloureuse d’un parent. « J'suis plus une enfant Odette, j'y crois plus aux ' ça ira mieux ', ça sert à rien... » La blonde fait chauffer le lait dans une casserole, après avoir délicatement mis des morceaux de chocolat dans les fonds des deux grandes tasses. Mais les ça ira mieux, ce n’était pas pour aller mieux, c’était pour aller de l’avant. Mais Odette reste silencieuse malgré tout. Elle a besoin de sortir ce genre de reproche, car elle en a assez de les entendre. Merlin savait qu’Odette avait eu ce même genre de discours face à son miroir de jeune fille. Les condoléances, elle en avait eu par-dessus la tête. Assez qu’on tente de lui donner de la pitié ou de la compassion, mais sans cela, elle n’en serait peut-être pas là aujourd’hui. Elle aurait pu refuser d’avancer. « C'est bête, hein. Mais ça marche pas ces lieux communs. » Une pause. « Ça marche plus, c'est des conneries qu'on dit aux enfants pour aller mieux.. » Odette a un sourire en coin, une véritable Lupin cette gamine. C’était peu dire, mais elle avait à la fois raison et tort, cela dépendait de la durée du deuil et des efforts qu’on voulait faire pour voir le futur sans la personne. Pourtant, elle verse enfin le lait chaud dans les tasses, faisant tourner le breuvage qui prend cette couleur cacao, après quelques minutes. Elle y ajoute la crème et les guimauves.

Se retournant tasse en main, elle n’a toujours rien dit l’ex-Moody. Cependant, elle reste là, à la regarder de haut en bas. De sa mère, Odette n’avait récupéré que quelques robes et une boite à bijoux, des photos dans un chalet en flamme attaqué par des mangemorts… Elle soupira une fois, prenant une gorgée chaude. « Tu sais… » Elle le fait exprès de commencer par la même phrase, sachant qu’elle retiendrait ainsi plus son attention. Elle était comme Skander, tête brulée, vite renfermée sur elle-même. Un mot de travers, elle pourrait perdre son attention durant un long moment. De sa baguette sur la table, elle attire cette photo mouvante sur le meuble à phot de la famille. Tout le monde y était. Beatrix, comme Clarissa. Les photos des deux arrivent. Celle que Skander avait reçue d’Ernestine, celle qu’elle avait sauvée des flammes. Elle pose les cadres à plat devant Ernestine. « On croit que ça ira mieux, car il faut se persuader d’avancer, c’est tout. La pitié des gens est insupportable à chaque moment. Comme si on était encore un bébé qui ne marchait pas, sans défense. » C’était l’allusion qui lui venait. Perdre une mère s’était comme un bébé qui n’avait plus le sein pour se nourrit. D’un doigt, elle tape le cadre où se tiennent Beatrix et Skander. « Ce n’est pas la pitié qui la fera revenir, jamais, mais c’est cette compassion éreintante qui te poussera à avancer dans le sens où elle l’aurait voulu. » Elle à la voix faible. De son autre main, elle tape le cadre où se tiennent Robb et Clarissa. Jeunes mariés, un bébé dans les bras. Elle a la voix faible presque cassée. « Je ne suis jamais allée sur la tombe de ma mère. » Avoue-t-elle. Elle n’avait même pas eu le courage de se rendre à la mise en bière après l’église, trop détruite. « J’avais vingt et un ans. Et j’étais au travail quand elle a été assassinée dans... » La voix se brise presque, elle regarde ailleurs, ne cherchant pas le regard de cette femme blonde sur la photo. Reprenant base. « Chez nous. » Égorgée, pour une vendetta… Elle ferme les yeux Odette et retourne le cadre qu’elle savait être celui de ses parents. Elle respire un bon coup et lâche. « Si tu ne veux pas d’aide, je comprendrais. Je n’en ai pas voulu à l’époque. » Elle sourit un peu en rouvrant les yeux. « J’étais trop occupée à sortir mon père du trou dans lequel il s’était mis après ça. » Son deuil, finalement, Odette ne l’avait jamais fait, même presque dix ans après cela.
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Message par Dezaia Jeu 25 Oct - 14:06

Ernestine observait Odette sans vraiment la regarder. Ses grands yeux pâles étaient posés sur la blonde sans qu'elle ne puisse la voir, pourtant, car son esprit était ailleurs. Entre ses tempes, vague après vague, ses émotions venaient s'écraser jusqu'au bord de ses yeux parvenant ça et là à s'échapper. Elles coulaient alors le long de ses joues venant s'écraser sur ses doigts noués au dessus de ses genoux. Anxieuse. Inquiète. Gênée. En colère. Tourmentée, comme à chaque fois que refouler ses sentiments lui jouait des tours et finissait par ne plus fonctionner. Elle était comme ça Ernestine. Elle encaissait, coup après coup, sans jamais montrer l'étendu des dégâts jusqu'à ce qu'elle ne craque à l'abris des regards dans des sanglots incontrôlables. L'enfant pleure silencieusement, les épaules qui continuent de faire des leurs. Et c'était ça le plus triste, finalement. Que la peine soit si forte que la gamine n'en fasse plus un bruit. Qu'elle se cache pour faillir à défaut de chercher l'attention, l'aide. Cela montrait bien son chagrin, intarissable, maladif. Pourtant le lendemain la brune se lèvera et affichera son plus beau sourire. Des semaines se passeront sans houle, jusqu'à ce que le masque devienne à nouveau trop lourd à porter. C'était presque par cycle : Ernestine craquait, se relevait, puis retombait sans jamais rester à terre. Trop fière. Trop hargneuse pour s'avouer vaincue. Elle se battait contre ses propres démons sans n'avoir aucune idée de ce qu'elle devait faire. C'est qu'elle n'avait pas encore appelé à l'aide et que têtue, elle voulait s'en sortir seule. Ne pas être un poids en plus, une nouvelle préoccupation pour Skander qui avait tant à faire, pour Odette qui s'occupait déjà de beaucoup. Elle était suffisamment grande pour savoir que son deuil ne devait pas l'empêcher d'avancer, était moins important que l'ordre, la guerre. Mais elle était trop jeune pour comprendre son erreur et réaliser que fermer les yeux sur ses soucis ne faisait que retarder la cicatrisation de ses plaies. Elle soupire, finalement, puis revient à elle lorsqu'Odette pose sa tasse qu'elle s'empresse d'entourer de ses mains. Ernestine lui glisse un discret "Merci.", polie, bien éduquée malgré tout. Elle ne boit pas, d'abord, se contente de profiter de la chaleur du breuvage un moment. « Tu sais… » La louve arque un sourcil, intriguée car elle comprend tout de suite l'imitation et se demande ce à quoi joue la blonde. Et ce qui suit retient plus encore son attention, car la sorcière ne se contente pas seulement de lui répondre, elle lui apporte d'un tour de baguette, deux cadres qu'elle pose devant elle. Il lui faut un simple coup d'oeil pour savoir de quoi il s'agit car elle reconnait très vite le sien, le neuf, celui qu'elle avait offert à Skander quelques jours plus tôt.

Ça lui sert immédiatement le coeur.

Car si dans un des cadres souriait une famille qu'elle ne connaissait pas, dans l'autre, il y avait le visage de sa défunte mère. Jeune, mais reconnaissable. Elle avait le même regard qu'elle, clair, grand. La même mâchoire serrée. Elle riait, était vivante. D'une main chétive, Ernestine attrapa son cadre ignorant un instant celui qu'Odette avait fait venir aussi et du bout du doigt, traça les contours de sa silhouette. Celle de sa mère. Pensive. Qu'est-ce qu'elle pouvait lui manquer. « On croit que ça ira mieux, car il faut se persuader d’avancer, c’est tout. La pitié des gens est insupportable à chaque moment. Comme si on était encore un bébé qui ne marchait pas, sans défense. » Ernestine l'écoute d'une oreille distraite, happée par les souvenirs qui refont surface tout à coup jusqu'à ce qu'elle ne lâche le cadre devant elle et ne repose son attention sur Odette. Elle pointe son cadre du doigt. « Ce n’est pas la pitié qui la fera revenir, jamais, mais c’est cette compassion éreintante qui te poussera à avancer dans le sens où elle l’aurait voulu. » Ernestine se pince les lèvres et lève les yeux au-delà du visage de la blonde comme pour éviter le sien tout aussi bleu. Elle le savait, que rien ne ramènerait sa mère. Elle le savait très bien. Mais quelque chose dans la voix d'Odette la trouble, une faiblesse qu'elle ne lui connait pas, elle qui l'a toujours vu comme quelqu'un de fort malgré les drames. Ça la touche plus qu'elle ne l'aurait souhaité et elle redoute alors ce qui suit, car si c'est une chose d'être soit-même brisé, c'en est une autre d'assister à la chute d'autrui. Elle n'aime pas ça. Elle est trop gentille Ernestine, trop empathique pour supporter la détresse des autres en plus de la sienne. « Je ne suis jamais allée sur la tombe de ma mère. J’avais vingt et un ans. Et j’étais au travail quand elle a été assassinée dans... » Ça lui clou le bec. Non pas qu'elle ait eu envie de dire quelque chose, mais Ernestine en reste interdite. Le coeur qui bat comme il le veut -mal- et l'estomac noué d'apprendre ça. Elle laisse à Odette le temps qu'il lui faut pour finir sa phrase, ne trouve pas quoi dire en retour, de toute façon. « Chez nous. »

Alors elle comprend mieux pourquoi Odette avait la voix faible, incertaine, même si ses mots étaient plus que vrais. Car ils venaient du coeur, de ses propres abysses. La pitié des gens est insupportable. Cette compassion éreintante. Seule une personne qui avait connu ce genre de drame pouvait en parler avec autant de précision, d'amertume et d'espoir aussi d'aller si non bien, mieux. Odette avait perdu sa mère, aussi. Elle s'en était relevé, avait bâti une famille, s'était construite une vie. Si elle l'avait fait, pourquoi pas elle ? « Si tu ne veux pas d’aide, je comprendrais. Je n’en ai pas voulu à l’époque. J’étais trop occupée à sortir mon père du trou dans lequel il s’était mis après ça. » Ernestine reste silencieuse, abasourdie. Elle digère ce qu'Odette vient de lui confier, sait combien il est difficile parfois de mettre des mots -même simples- sur des épreuves de ce genre. Quand elle avait perdu sa mère, Ernestine s'était retrouvée pour la première fois totalement seule. Sans père, sans famille. Pendant des mois, elle avait du faire face sans aide, sans confident, sans épaule sur laquelle pleurer. Après seulement on lui avait appris que Skander était son père et Odette, pendant ce temps, était retenue de force par une dénommée Emily. Ensuite, tout s'était rapidement enchaîné sans qu'elle n'ait le temps de véritablement souffler : Ciena était réapparu dans sa vie, Skander était devenu ce père tant espéré. Odette disparu, elle fut changée en loup-garou par Skander qui disparu à son tour pour revenir amnésique. Puis la vie continua son chemin, après les drames s'enchaînèrent les bonnes nouvelles : naissance, mariage. Ernestine avait du garder un masque longtemps, et ne pouvait que comprendre ce qu'Odette avait du ressentir : l'inverse devait donc être vrai également.

Elle avait honte, alors.

Honte d'avoir pu croire qu'Odette ne savait pas du tout ce qu'elle disait. Honte d'avoir cru qu'elle lui servait des banalités à défaut de savoir, donc. Honte d'avoir été sèche, blasée, las. Honte d'être faible, fragile, fatiguée. Honte d'être idiote. Elle baissa les yeux, sans avoir encore touché à son chocolat chaud qui menaçait de déborder tant la chantilly avait déjà commencé à fondre. "Je..." elle cherche ses mots, dans un souffle tout bas. "Je suis désolée." penaude, elle ne sait plus trop où se mettre. "Je n'savais pas." Ernestine avait du mal encore à comprendre que maintenant, tout le monde avait perdu quelqu'un. Que plus personne ne pouvait se venter d'être entier et que la guerre avait pris à tous un être cher. Elle n'était pas la seule à souffrir et ça, elle ne le saisissait toujours pas. Naïve. Un silence suivit, durant lequel elle n'osa pas relever la tête. Néanmoins, elle prit une gorgée de son chocolat avant qu'il ne déborde. Puis, de nulle part. "Tu aimerais y aller ?" Elle n'a pas besoin de préciser pour qu'Odette comprenne qu'elle parle de la tombe de sa mère. Ernestine n'avait pas encore rendu visite à la sienne non plus. Question de courage. Y aller, c'était accepter définitivement que sous ses pieds il y avait le corps de sa mère et ça, elle ne pouvait pas encore l'imaginer. Sans s'en rendre compte, Ernestine venait de trouver une interlocutrice pour la première fois depuis longtemps. Quelqu'un qui pourrait lui apporter de vraies réponses, des solutions même peut-être car Odette parlerait en connaissance de cause. Elle élude la question de l'aide, pour se concentrer sur ce détail minime mais qui possède une grande importance pour elle. "J'ai du mal à m'imaginer lui rendre visite, tu sais. Ce serait comme..." elle s'arrête parce qu'elle sent un sanglot monter et les larmes s'accumuler, alors elle inspire, reprend. "Comme accepter pour de vrai qu'elle est plus là". Et c'est particulier que de parler de la mort de quelqu'un comme d'une simple absence. Ça en dit long, sur son incapacité à accepter le destin de sa mère, la vérité si triste soit-elle. Elle soupire difficilement, reprend une gorgée. "J'suis fatiguée..." De tout, a-t-elle envie de rajouter sans le faire de peur de trop se confier. Fatiguée de sa vie qui lui a glissé des mains et qu'elle ne contrôle plus, de tous les drames qui s'entassent et des problèmes qui s'enchaînent. Des moments simples devenus trop rares.
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